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Mali : les populations du nord peinent à préserver leurs moyens de subsistance
Les populations du nord du Mali sont fragilisées par le départ de la plupart des services techniques, notamment ceux de l’agriculture et de l’élevage. Pour leur venir en aide, la Croix-Rouge malienne et le CICR procèdent à des distributions de vivres en faveur de plus de
400 000 personnes et ont entamé une vaste campagne de vaccination animale. L’insécurité a contraint plusieurs éleveurs à se déplacer vers le sud ou vers les pays voisins.
Dans leur fuite, certains ont perdu une partie de leur troupeau à la suite de maladies ou de difficultés d’accès à l’eau et aux pâturages. Le secteur agropastoral, poumon de l’économie de ménage, souffre des effets conjugués du conflit et des crises alimentaires récurrentes.
« Le conflit armé, les aléas du climat et la fragilité des équilibres économiques ont exacerbé une situation déjà précaire. D’où la nécessité de continuer à aider les populations à faire face à la crise et à préserver leurs moyens de subsistance », explique Jean-Nicolas Marti, chef de la délégation régionale du CICR pour le Mali et le Niger.
Soutien à la vaccination animale
La santé animale joue un rôle majeur pour les communautés du nord du Mali, dont les revenus et la sécurité alimentaire dépendent grandement de l’élevage. Les programmes vétérinaires mis en oeuvre par le CICR contribuent à répondre aux besoins essentiels des
populations. La Croix-Rouge malienne et le CICR poursuivent leur appui à la vaste campagne de vaccination et de traitement gratuit du cheptel contre les épizooties locales, lancée par le ministère malien de l’Élevage. Le CICR compte ainsi toucher 1 500 000 têtes de bétail (bovins, ovins, caprins et camelins) dans les régions de Tombouctou, Kidal, Gao et Mopti. Les animaux sont traités contre les parasites et vaccinés contre des zoopathies comme la peste des petits ruminants, la péripneumonie contagieuse (bovidés), la pasteurellose (dromadaires) et la clavelée. Le programme de rachat de 15 000 bovins, ovins et caprins qui a pris fin en novembre 2012, dans les régions de Kidal, Gao et Tombouctou, jusque dans les zones rurales les plus reculées, a permis aux populations de vendre leurs animaux les plus faibles mais également de fournir de la viande aux plus démunis.
Assistance alimentaire d’envergure
Avec le départ de la plupart des acteurs du secteur informel et des fonctionnaires de l’État, les activités économiques tournent au ralenti dans les centres urbains du nord. Une grande partie de la population se retrouve dépendante de l’aide humanitaire.
« Les prix des produits de première nécessité sont élevés par rapport au faible pouvoir d’achat. La population n’arrive pas à subvenir à ses besoins essentiels sans un soutien extérieur », explique Jean-Nicolas Marti.
Dans ce contexte, la Croix-Rouge malienne et le CICR poursuivent leurs distributions alimentaires, entamées au mois de juillet dernier, en faveur de quelque 420 000 personnes vulnérables, déplacées ou résidentes.
Soutien aux activités maraîchères
Le conflit a empêché la majorité des familles vivant dans cette région de profiter de la campagne agricole. La Croix-Rouge malienne et le CICR appuient ces agriculteurs dans le but de les aider à diversifier leur production vivrière et à développer de nouveaux
mécanismes de survie. Ainsi, un programme de soutien à la production maraîchère a été lancé dans les régions urbaines et surtout rurales de Mopti, Tombouctou, Gao et Kidal, dont bénéficient plus de 1 000 familles. Il porte notamment sur la réhabilitation des systèmes d’irrigation, la fourniture d’un encadrement technique et la distribution de semences et d’outils.
Soutien à la réinstallation des personnes de retour chez elles
Lorsque le conflit s’est intensifié en mars 2012, de nombreuses familles ont fui leurs villages d’origine pour se réfugier dans les pays voisins. Après quelque cinq mois passés notamment dans les camps de réfugiés de Djibo et Deou (Burkina Faso) et de M’berra (Mauritanie), plusieurs réfugiés ont décidé de leur plein gré de retourner dans leurs communes d’origine. La Croix-Rouge malienne et le CICR apportent un soutien à ces populations de retour chez elles. Plus de 12 000 personnes ont ainsi reçu à leur arrivée une assistance sous forme de bâches, moustiquaires imprégnées, nattes, couvertures, ustensiles de cuisine, kits d’articles d’hygiène, seaux et vêtement
Informations complémentaires :
Germain Mwehu, CICR Niamey, tél. : +227 97 45 43 82 ou +223 76 99 63 75
Wolde-Gabriel Saugeron, CICR Genève, tél. : +41 22 730 31 49 ou +41 79 217 32 06
ou sur notre site : www.cicr.org
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