Droit International Humanitaire et Islam : La Croix-Rouge Malienne et le Comité international de la Croix-Rouge face aux leaders religieux

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La salle de conférence de l’hôtel Massaley a abrité le 22 et 23 Novembre 2016  un atelier d’échanges sur l’islam et le droit international humanitaire(DIH).Organisé par la Croix-Rouge Malienne(CRM) et le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) en partenariat avec le Haut conseil islamique et l’Université du sahel, la rencontre a rassemblé les leaders religieux des associations islamiques membres du haut conseil  autour de l’islam et du DIH.

La cérémonie d’ouverture était présidée par le ministre des cultes et des affaires religieuses, Thierno Hass Diallo, qui avait à ses côtés le chef de délégation du CICR Christoph Luedi, le secrétaire  général de la CRM Dr Mamadou M Traoré et le secrétaire administratif du haut conseil islamique  Mr Cheick Alpha Daha Kounta.

Cette rencontre avait pour objectif de renforcer le dialogue entre le Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge avec les leaders musulmans afin de faciliter l’acceptation et la compréhension du mandat des composantes du Mouvement au Mali. Il visait également à dynamiser le partenariat avec le monde musulman à travers le haut conseil islamique.

L’occasion était donc opportune  pour le ministre  Thierno Hass Diallo de  rappeler les valeurs de paix de l’islam dont certains se retrouvent dans le DIH notamment. « Au cours de cet atelier il faudra faire ressortir qu’est-ce que l’islam comme valeur morale parce que le DIHet l’islam voudra dire comment l’islam traite l’êtrehumain, les valeurs sociales humaines en période de crise » insista-t-il.

Au regard des attaques sur les convois et les humanitaires je crois que cette rencontre permettra avec la présence des érudits du monde musulman de faire ressortir et de faire comprendre à l’autre que l’islam est une religion fondée sur le respect de l’homme. L’islam c’est respecter l’autre dans la différence » poursuivra-t-il.

Les vicissitudes de la vie ont fait qu’aujourd’hui l’islam se retrouve mêlé à ces jeux politiques comme ce fut le cas en Europe  dans les sièclesprécédents. A ce propos le ministre  des cultes et des affaires religieuses a évoqué les exemples de Jean d’Arc et Galilée qui ont été assassinés par les hommes de l’Eglise et non par l’Eglise elle-même. Comme pour dire que l’Islam et Droit international humanitaire ne sont pas antinomiques.Au contraire, ce sont des valeurs  qui se complètent pour le bonheur des citoyens  en besoin de secours, surtout dans un contexte de  crise sécuritaire qui hante notre pays.

Abordant dans le même sens, le secrétaire général de la CRM, Dr Mamadou M Traoré rappellera que le Droit islamique refuse qu’on porte atteinte à la dignité du pauvre à le forçant donc à s’humilier pour assurer sa survie. Il interdit de tuer  les femmes, les enfants, les invalides, les personnes qui ont des problèmes mentaux. Il prescrit  de garantir l’approvisionnement en eau du camp adverse même en temps de guerre. En face, les principes du DIH qui prône le Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge sous-tendent aussi l’atténuation des souffrances humanitaires en tout lieu et toute circonstance.

Dès lors, plusieurs règles concernant la protection des populations civiles contre les dangers de la guerre tirant leur source des règles anciennes  portées au fil des temps. Le Mouvement CR /CR qui diffuse le DIH veuille au respect  des dites règles. Selon les principes du DIH, l’aide humanitaire n’est pas exclusif, elle est universelle. Les similarités ainsi évoquées entre le Droit islamique et le DIH s’appuie sur un fond commune et dispose  d’avantage de points de convergences que de divergences a détaillé le secrétaire général de la CRM avant d’ajouter que les deux doctrines s’accordent sur le caractère sacré de la vie, de la dignité humaine ainsi que sur la nécessité de faire preuve de compassassions envers tous les êtres afin de redonner la chance et l’espoir de la vie sans distinction aucune.

« Les conflits qui sévissent actuellement à travers le monde provoquent d’énormes souffrances parmi les hommes, les femmes et les enfants » dira le chef de la délégation du CICR. Selon lui, de nombreuses personnes sont tuées, blessées, détenues, déplacées, séparées de leur famille, portées disparues. « Malheureusement, le contexte dans lequel le CICR travaille au Mali n’échappe pas à la règle » a déploré le chef de délégation du CICR en rappelant la mort brutale d’un collègue, en mars 2015 alors qu’il était en mission humanitaire dans le Nord du Mali. Mais  il a souligné que la douleur vécue à l’interne ne leur fait pas oublier un instant les souffrances de la population affectée par les conflits à travers le monde. Pour Christophe Luedi, le CICR s’efforce d’agir dans la proximité immédiate des personnes touchées par les conflits et ses conséquences au Mali.

Au terme des deux jours les participants sont tombés d’accord que les deux les doctrines sont similaires et doivent aller de paires.  Ils ont même formulés des recommandations allant dans le sens à :

-Organiser une large diffusion du DIH au sein de la population en générale dans les différentes régions du Mali

-Introduire des modules sur le DIH et le Mouvement Croix-Rouge et Croissant-Rouge dans l’enseignement classique

– Diffuser les principes du DIH dans les mosquées et lors des prêches qu’ils organisent

-Traduire les documents présentés durant l’atelier en arabe et les diffuser dans le milieu des arabisants.

En plus de ces recommandations plusieurs participants ont émis le désir de devenir volontaire à la CRM.

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